Interview d’Alessandra Moro Buronzo.
Au large des côtes du Japon, une île compte une population bien connue pour son record de longévité : on y recense trois fois plus de centenaires qu’en France, dont 85 % de femmes…
_ – Quelle est la base alimentaire des Okinawaïens ?
Les Okinawaïens consomment en moyenne 1 800 calories par jour contre 2 300 calories en France. La cuisine possède une dominante végétale. C’est un bon apport en vitamines, en sels minéraux, en antioxydants et en fibres. Tous les jours, ils consomment une grande variété de légumes, de céréales complètes, de légumineuses, des fruits, du soja, des aliments riches en oméga 3 comme les fruits secs, les poissons, les fruits de mer et les graines. Chaque repas prévoit des aliments cuits et crus pour apporter des aliments «vivants». Le soja est consommé à chaque repas. Les légumineuses sont aussi largement utilisées, les algues figurent à chaque repas, en particulier l’agar agar*. Les fruits sont en quantité inférieure par rapport aux légumes car il s’agit d’un produit un peu cher sur l’île. Les herbes et les épices sont utilisés quotidiennement pour donner du goût aux plats et pour leurs apports en vitamines et en sels minéraux. Les habitants de l’île utilisent beaucoup de sésame. Les aliments sont cuits le moins possible et à feu doux. La consommation de poissons maigres, de poissons crus et de coquillages, riches en acides gras essentiels, en oméga 3 et en antioxydants, est préférée à celle de la viande. Le gras animal est retiré avant la préparation du plat. Ils boivent beaucoup de thé et d’eau. Le four à micro-ondes et le barbecue sont rarement utilisés. Les Okinawaïens consomment peu de produits laitiers. Ils ne boivent pas beaucoup d’alcool, consomment trois fois moins de sucre que les Occidentaux.
– Quels sont les bénéfices connus de ce régime ?
On a constaté que les habitants vivent plus longtemps. Ils gardent plus longtemps leurs facultés intellectuelles et physiques. Il y a un grand nombre de centenaires. Ils ne connaissent pratiquement pas de problème de diabète. On ne compte pas d’obèses sur l’île. Les maladies cardiaques sont 80 % moins fréquentes qu’en France.
Le nombre de cancers est beaucoup moins élevé qu’en France. L’ostéoporose et le risque de fractures sont moins importants à Okinawa qu’en France. Les attaques cérébrales sont nettement inférieures au taux que l’on connaît en France et il y a moins de troubles liés à la ménopause.
– Comment appliquer ce régime à notre mode de vie occidental ?
Rappelons tout d’abord qu’il faut apporter ces modifications de manière progressive, pour habituer notre organisme au changement. Mangeons moins à chaque repas, tout en choisissant et en variant les aliments sains. Le but est de sortir de table en pleine forme pour faire face à la journée ou à la soirée qui nous attend. Mettons-nous à table seulement si nous sommes détendus, jamais lorsque nous sommes en colère, stressés, anxieux, tristes…
Suivons la règle des 5 à 7 légumes et fruits par jour. Commençons nos repas par une petite assiette de crudités ou une salade verte (aliments crus). Mangeons plus de poissons maigres et de coquillages que de viande, pour arriver à une consommation de viande seulement une à deux fois par semaine (sauf avis médical contraire pour certaines personnes).
Diminuons la consommation de produits laitiers tout en veillant à introduire dans notre alimentation des aliments contenant du calcium (les algues, le soja et ses dérivés, les fruits secs, les graines germées…)
*pour en savoir plus, lire « L’agar agar », dans la même collection.
A lire : Le régime Okinawa aux éditions Jouvence.
www.buronzo.com